Des "Congolais d'origine" sans terre!
Sunday, May 14, 2023
Tuesday, April 11, 2023
La nullité de la proposition de "loi Tshiani"!
Monday, March 27, 2023
Christophe Lutundula n'a pas convaincu!
Une vraie diplomatie "ngeleka"!
Par Chryso Tambu, publié le 1er mars 2023 - Dépêche
Monday, March 20, 2023
La "présidentielle" de 2018: Noel Tshiani tente maintenant de tromper la vigilance!
Par Chryso Tambu, publié le 20 mars 2023
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Friday, December 3, 2021
Jean-Pierre Mbelu et une infiltration sémantique ratée!
Par Chryso Tambu, publié le 4 décembre 2021
Curé de la Paroisse Sainte Thérèse à Nivelles, monsieur l’abbé Jean-Pierre Mbelu Babanya est plus connu dans la diaspora congolaise pour ses analyses politiques. Tenant des propos très critiques à ceux qui ont collaboré avec l’imposteur rwandais “Joseph Kabila” jusqu’en 2018, il a changé de rhétorique depuis la nomination de Félix Tshilombo “Tshisekedi” au “sommet” de l’Etat. “Les acteurs apparents, les marionnettes et les autres sous-fifres ne comptent pas à mes yeux”, affirme-t-il aujourd’hui . Ce “nganga ya Nzambe”, comme on dit en lingala, originaire de Kananga dans le Kasai, semble avoir privilégié, lui aussi, un lien ethnico-linguistique qui exigerait une soumission - qui ne dit pas son nom - à un code de silence. Et il tente de distraire les Congolais avec des “exercices” d’intellectualisme ou de philosophie, espérant ainsi détourner toute attention sur Félix Tshilombo. Prétendant mener un “combat” contre les “acteurs pléniers” qu’il juge, seulement maintenant, être les seuls responsables de la tragédie congolaise, cet analyste politique ramène plusieurs notions décalées par rapport aux concepts d’Etat raté et d’“Etat manqué”!
Dès le lendemain de la publication de l’article intitulé “Le Congo-Kinshasa est un Etat-raté ”, lequel planchait sur le concept d’Etat raté, monsieur l’abbé Jean-Pierre Mbelu a réagi en substance en ces termes: “Merci pour cette belle critique. Même s’il ne se limite qu’ à la traduction du texte d’Edward Herman. Le contenu du livre nuance les choses. Si 1996 est une date importante pour le livre – il fallait partir de quelque part -, le contenu du livre parle de 1996 et même un peu tôt. A ce point nommé , vous avez raison. Un peu tôt pour moi, c’est à partir de l’indépendance ratée et l’assassinat de Lumumba…”.
Ayant enfin reconnu une indépendance ratée du Congo-Kinshasa, Jean-Pierre Mbelu a donc tort d’affirmer et de continuer d’affirmer que “la guerre de basse intensité menée par les élites anglo-saxonnes contre le Kongo-Kinshasa depuis l’invasion de l’Alliance des Forces Démocratiques de la Libération (AFDL) en 1996 avait pour objectif de produire un Etat raté…”. Car, le Congo-Kinshasa est un Etat-raté depuis la date du 30 juin 1960. D’ailleurs, son indépendance demeure une aspiration comme le dit l’hymne national: “Et pour de bon prenons le plus bel élan”. Mais à ce jour, malheureusement, le Congo-Kinshasa n’a toujours pas pris son “plus bel élan”!
Il est important de souligner que dans son article “Manufacturing ‘Failed States’”, le professeur Edward S. Herman, n’a jamais communiqué l’idée d’une fabrication des “Etats ratés” mais il parle plutôt de celle des “Etats faillis”. Car, en fait, les Etats-Unis d’Amérique n’ont jamais été une puissance coloniale mais plutôt une puissance impérialiste. Et “produire des Etats ratés”, comme le traduit si mal monsieur Dominique Arias, serait entre autres tenter d’épargner les premiers dirigeants d’un Etat qui demeurent pourtant seuls responsables de l’échec d’une transition certes due à une impréparation politique. Le Congo-Kinshasa n’a-t-il pas été colonisé par la Belgique?
Par ailleurs, plusieurs internautes associent le terme “Etat manqué” à l’analyse politique de Jean-Pierre Mbelu avec ses essais publiés il y a quelques années sur le site de “Congo indépendant”. Mais il l’abandonnera, très curieusement, dès le lendemain du 5 décembre 2014 pour le substituer à celui d’un “Etat raté”. L’ayant repris dans un posting daté du 5 juin 2020 sur le site web “Ingeta”, l’abbé Jean-Pierre Mbelu mentionna que “Dans un ‘Etat manqué’, les institutions existent formellement. Mais elles sont vidées ou vides de contenu”. Cette notion diffère de celle énoncée par l’administration américaine, à l’époque du président Bill Clinton, et qui insiste sur le danger que les “Etats manqués” représentent.
Mais dans son article “Superpower and Failed States” publié dans le journal quotidien “Khaleej Times” du 5 avril 2006, le professeur Noam Chomsky présente, lui, quelques caractéristiques principales que partagent les “Etats manqués” . Ainsi note-t-il qu’“Ils sont incapables ou ne veulent pas protéger leurs citoyens contre la violence et peut-être même contre la destruction.”. “Ils se considèrent hors de portée du droit national ou international et par conséquent ils s’estiment libres de commettre des agressions et des violences”, observe-t-il. Et d’ajouter “Et s’ils ont des formes de gouvernement démocratiques, ils souffrent d’un “déficit démocratique” grave qui prive leurs institutions démocratiques formelles de contenu réel”.
Une parenthèse. On constate un “déficit démocratique” lorsque les actions du gouvernement ne réflètent pas la volonté populaire. Mais il s’agit, pour le cas des Etats-Unis d’Amérique, d’un double “déficit démocratique”. Car, tel que l’affirme Noam Chomsky dans son article, il est présent au niveau domestique mais aussi au niveau international. Parmi les évidences, une exclusion de la population américaine du système politique et une mascarade de la promotion de la démocratie à travers le monde.
On devrait donc retenir de cette observation de Noam Chomsky que même les démocraties peuvent être rangées dans la catégorie des “Etats manqués”. Tout dépend de leurs comportements. Les Etats-Unis d’Amérique, particulièrement, qui se considèrent alors comme étant les “gendarmes du monde” et qui interviennent militairement dans plusieurs coins du globe en toute violation du droit international, constituent une menace pour d’autres nations. Par conséquent, le statut d’”Etat manqué” leur convient parfaitement!
De tous ces points de vue, l’analyste politique Jean-Pierre Mbelu a-t-il raison de suggérer entre autres qu’un “Etat manqué” peut devenir un Etat raté?
Ekoti te! Ekoti te!
chryso45@hotmail.com
Monday, November 22, 2021
Le Congo-Kinshasa est un Etat-raté!
Par Chryso Tambu, publié le 22 novembre 2021
Contrairement à ce qui pourrait être considéré comme nouveau concept en matière de “diplomatie internationale” et ce avec la version française de l’article “Manufacturing ‘Failed States’” du professeur Edward S. Herman ne l’est pas en réalité! Le traducteur Dominique Arias a choisi d’interpréter le terme “failed states” en “Etats ratés” lequel n’est pourtant pas le synonyme d’une notion qui plutôt définie un “Etat failli”. Dominique Arias a tout faux!
Dans la description sur Amazon de l’ouvrage “La fabrique d’un Etat raté: Essais sur le politique, la corruption morale et la gestion de la barbarie” de Jean Pierre Mbelu, il est écrit “Cet ouvrage traite des réalités politiques, socio-éconimiques et géostratégiques de la République Démocratique du Congo sous le prisme de ce que le pays est devenu depuis les années 1990: celui d’un Etat raté .” Voilà le résultat d’une conclusion erronée basée sur une interprétation problématique de Dominique Arias!
Cette réflexion présentée sur Amazon pose déjà problème dans la mesure où elle attribue le statut d’Etat raté au Congo-Kinshasa seulement à partir de 1990, c’est à dire 30 ans après son “indépendance” et ce, en lieu et place de celui d’un “Etat failli”. Une évaluation qui aurait constaté un échec en rapport avec le statut d’Etat raté aurait dû être faite en tenant plutôt compte de la date officielle du 30 juin 1960 (le jour de l’”indépendance”) laquelle était supposée aussi coincider avec son accession à la souveraineté. Dépassé cette date, on ne peut alors faire allusion qu’à un “Etat failli”. Or ce pays reconnu officiellement, à tort, comme la “République démocratique du Congo” n’est ni indépendant, ni souverain, ni une république et encore moins une démocratie. Et c’est cette réalité qui donne tout son sens ou l’associe justement à un Etat-raté et que l’auteur de ces lignes abordait initialement dans l’article “Honoré Ngbanda-Nzambo a raison” publié le 5 décembre 2014.
Mais ce qui pose fondamentalement problème, c’est la traduction par Dominique Arias qui apporte une interprétation différente, voire erronée, de l’idée même de l’article du professeur Edward S. Herman. En fait, Il aurait dû traduire “failed states” par “Etats faillis” ou même “Etats défaillants” et non “Etats ratés”, semant ainsi la confusion dans l’esprit des lecteurs ou analystes francophones dont l’abbé Jean-Pierre Mbelu. Car, le professeur Edward S. Herman, un amerloque, suggérait, lui, dans son article que “…les Etats-Unis sont devenus un fabricant à grande échelle d’Etats faillis”, et non d'après l’interpretrétation de Dominique Arias selon laquelle “…les Etats-Unis devenaient aussi de facto le premier producteur d’Etats ratés, à l’échelle industrielle”. Et le professeur Edward S. Herman d’ajouter: “Par Etat failli, je veux dire un Etat qui a été écrasé militairement ou rendu ingérable à cause d’une déstabilisation politique et/ou économique et le chaos qu’il en résulte et n’est pas en mesure (ou il ne lui est pas permis) pendant des longues périodes de se redresser et répondre aux besoins de ses citoyens.”
Mais Dominique Arias traduit, lui, la version anglaise de la même citation plutôt en ces termes”: “Par Etats ratés, j’entends un Etat qui, après avoir été écrasé militairement ou rendu ingérable au moyen d’une déstabilisation économique ou politique et du chaos qu’il en résulte, a presque définitivement perdu la capacité (ou le droit) de se reconstruire et de répondre aux attentes légitimes de ses citoyens”, apportant ainsi en plus du sien, c’est à dire le “refus” d’une présomption irréfragable ou droit!
Il est important de noter que l’expression “Etat failli”, laquelle est souvent évoquée en rapport avec la politique étrangère ou la diplomatie aux Etats Unis d’Amérique, fait allusion en substance à un Etat où “rien ne fonctionne correctement” et que l’Etat “ne parvient pas à assurer ses missions essentielles”, constatant ainsi un échec.
Au Congo-Kinshasa, les kinois, eux, disent “Leta (l’Etat) ekufa!”, c’est à dire que l’Etat est quasiment inexistant. Et c’est exactement ce que tente d’élaborer Edward S. Herman dans son article “Managing ‘Failed States’” en pointant du doigt les Etats-Unis d’Amérique qui “sont passés maîtres dans l’art de saper leurs cibles en fomentant le terrorisme intérieurieurement, et puis de leur imputer la responsabilité des crimes commandités par Washington lui-même”, observait cet éminent et courageux professeur de son vivant! Cet intellectuel ne rappelle-t-il pas aux Congolais un autre, “Vieux H”, feu Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba?
Par ailleurs, la description sur Amazon de ce même ouvrage de l’abbé Jean-Pierre Mbelu indique que “la guerre de basse intensité menée par les élites anglo-saxonnes contre le Kongo-Kinshasa depuis l’invasion de l’Alliance des Forces Démocratiques de la Libération (AFDL) en 1996 avait pour objectif de produire un Etat raté afin de contrôler ses ressources stratégiques ainsi que les coeurs et les esprits de ses habitants”. Encore une fois, Dominique Arias induit Jean Pierre Mbelu à l’erreur avec sa traduction problématique. En fait, le statut d’Etat raté, particulièrement, ne peut être évaluée ou constatée qu’en tenant compte ou à partir d’un point de départ précis de l’histoire, notamment la naissance d’un Etat ou son émancipation (indépendance et/ou souveraineté). Et l’invasion de l’AFDL en 1996 fausse toute référence à un statut d’Etat raté en lieu et place de celui d’“Etat failli” engendré par les décideurs américains!
In fine, à l’allure où vont les choses, seule une balkanisation - laquelle est d’ailleurs imminente et facilitée par Félix Tshilombo Tshisekedi - peut sortir le Congo-Kinshasa de son statut d’Etat raté, bien sûr, avec sa disparition de la carte du monde.
Tala ku tseki, tala ku mamba!
chryso45@hotmail.com